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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/673

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jet d’une semblable étude ; l’habitude de les voir en pour ainsi dire détourné l’attention, et l’on ne s’est point occupé d’analyser les services qu’on en tire.

Considérés sous le point de vue le plus général, ces voitures et ces bateaux sont des machines simples à l’aide desquelles on opère la translation de fardeaux plus ou moins pesants à des distances plus ou moins éloignées.

Leur effet utile, analogue à celui de toute autre machine, a pour expression le produit de la masse transportée par la distance qu’on lui fait parcourir, et la cause de cet effet est évidemment égale au produit de la force motrice par la durée de son action. Plus le rapport de l’effet utile à sa cause est considérable, plus le moyen de transport auquel on applique le calcul est avantageux. Ce rapport exprime donc rigoureusement l’avantage spécifique d’un moyen de transport quelconque.

Or cet avantage, variable à l’infini, suivant l’infinie variété de ces moyens, devient le plus grand possible pour chacun d’eux lorsqu’il est exprimé par une quantité constante, que l’expérience détermine, ou, en d’autres termes, lorsque l’effet utile demeure proportionnel à sa cause.

Cette unique condition établit une relation nécessaire entre le poids des matières transportées, la longueur du chemin qu’elles parcourent, la durée, et le prix de leur transport ; car ce prix est toujours en argent l’expression de la force motrice.

Cette relation dans une multitude de circonstances doit encore être modifiée par la valeur vénale des objets transportés. Il devient par conséquent indispensable de prendre cette valeur vénale en considération.