à en tirer cette importante conclusion, savoir, qu’à partir du niveau où commence la température fixe dans le sol de chaque pays, la chaleur croît rapidement avec les profondeurs, et cela d’une quantité qu’on a évaluée à 1o centigrade pour à quarante mètres d’abaissement vers le centre de la terre.
Ces faits remarquables, considérés partiellement par les uns, groupés de différentes manières par les autres, ont ramené tous ceux qui s’en sont occupés à l’hypothèse de la chaleur centrale. La conclusion commune est que la terre possède à l’intérieur une température propre, incomparablement plus élevée que la température composée que l’on observe à la surface, et même, suivant quelques-uns, qu’au-delà d’une certaine profondeur il existe vraisemblablement une incandescence et une fluidité qui datent de l’’origine des choses.
La Grange et Dolomieu sont les premiers de ceux qui ont été ramenés à l’hypothèse de la chaleur centrale par la découverte de quelque donnée nouvelle qui leur soit propre. Il faut également citer Hutton et son habile commentateur Plaifer, malgré les obscurités dont ils ont enveloppé leur opinion, et les erreurs de physique dans lesquelles ils sont tombés, en voulant en faire des applications à la géologie. Dans les temps actuels, cette grande question a été abordée par l’illustre géomètre dont les sciences déplorent la perte récente, M. de Laplace, et, avant lui, par notre confrère M. Fourier, que ses mémorables travaux sur la théorie générale de la chaleur ont naturellement conduit à ce genre de recherches. D’autres autorités ne manqueraient pas, s’il était possible de faire ici mention d’un assez grand nombre de savants qui, depuis trente ans, ont successivement adopté la même opinion, surtout en Angleterre.