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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/716

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Ainsi l’hypothèse de la chaleur souterraine se présente maintenant appuyée par une masse d’autorités et de faits qui ne permet plus de la considérer comme une de ces créations imaginaires, telle que le système des tourbillons, qui n’ont eu qu’un temps, et dont la raison et l’expérience ont fait justice aussitôt que la grande habileté de l’auteur et la ferveur de ses disciples ont manqué pour en soutenir l’artifice et pour en propager les illusions. Au point où en sont les choses, cette hypothèse semble mériter toute l’attention du monde savant. Si les preuves apportées en sa faveur sont insuffisantes, il faut recourir à de nouvelles observations ; si les preuves suffisent, il faut s’empresser d’admettre le principe, d’en déterminer les caractères, d’en développer les conséquences, et d’en épuiser s’il est possible les applications.

En examinant les données de ce grand problème, il est aisé de reconnaître qu’une seule, quant à présent, pourrait offrir d’assez grandes incertitudes. Cette donnée, qui est en même temps la plus directe et la plus décisive, est celle qui se fonde sur les expériences dont on a conclu que la température de la terre croît progressivement de la surface vers le centre. On peut se demander en effet si ces expériences sont exactes, si elles ont été convenablement discutées, si elles sont suffisantes, et si les conséquences qu’on en a tirées ne laissent rien à désirer.

J’ai pensé qu’il serait utile d’aller au-devant de ces doutes, et cela dans l’intérêt de la science en général, bien plus que dans celui d’une opinion que je partage moi-même depuis très-long-temps, et à laquelle j’ai déja payé le tribut de mes recherches sous d’autres points de vue. Tel est donc l’objet principal du travail que j’ai l’honneur de communiquer à l’Académie.