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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/107

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d’une branche et le bourgeon à fleur ne diffère du bourgeon à bois que par une vie plus prompte et plus concentrée.

M. Raspail, jeune botaniste, dans un grand travail sur les graminées, a été conduit à étendre cette théorie jusqu’à la graine elle-même. Selon lui, l’embryon ne serait qu’une sommité de rameau, que l’action du fluide du pollen a détachée du cône qui le supportait, et laissé renfermé dans la cavité de la feuille, à l’aisselle de laquelle il appartenait, feuille dont le tissu cellulaire en se gonflant lui sert de périsperme ; le style et le stygmate ne sont qu’un développement incomplet du chaume de ce bourgeon. La fécondation dans les végétaux n’est qu’un isolement ; tout bourgeon contient l’équivalent d’une graine ; et toute la plante se réduit primitivement à un cône ascendant, à un cône descendant, et à une articulation qui est le foyer et le centre de leur action et de leur existence.

Cette théorie repose sur des observations nombreuses et curieuses, relatives aux parties de la fleur dans les graminées, et sur des hypothèses ingénieuses par lesquelles l’auteur cherche à expliquer leur origine et les particularités de leur structure.

Ainsi la paillette supérieure de ces fleurs a tantôt les nervures en nombre pair, tantôt en nombre impair ; et dans le premier cas, l’épillet auquel elle appartient a toujours plusieurs fleurs. Au contraire, dans le second cas, il n’y a qu’une fleur : d’où M. Raspail conclut que cette nervure impaire est le pédoncule d’une fleur avortée. Il a trouvé une confirmation sensible de cette conjecture dans cette variété de l’ivraie, que l’on appelle lolium compositum, et dont l’épi est changé en partie en panicules. Les axes des épillets ainsi surajoutés,