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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/13

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ont fait connaître ces astres. Toutes les particularités de leur cours que l’on a pu observer sont conformes aux lois générales qui dérivent du principe de la gravitation. Le second Cassini (Jacques), en publiant ses observations, relatives au dernier satellite, remarque que ces corps obéissent à deux efforts, dont l’un les entraîne suivant la direction du plan de l’anneau, et l’autre emporte Saturne et toutes les planètes suivant l’écliptique. Il ajoute que la première de ces forces doit produire sur le satellite le plus éloigné de la planète, un effet beaucoup moindre que sur les corps très-voisins de ces satellites, et que c'est pour cette raison que le plan de l’orbite de ce satellite est plus incliné sur le plan de l’anneau.

L’auteur de la Mécanique céleste cite ce passage remarquable, qui exprime clairement le caractère physique du phénomène. Et en effet, le mouvement de rotation de Saturne ayant porté la matière de cet astre vers l’équateur, il s’y est formé une masse exubérante, dont l’attraction retient fortement l’anneau et les premiers satellites dans le plan équatorial.

Dans la plupart des questions de l’astronomie théorique, on peut, en considérant les faits généraux, entrevoir les causes physiques qui les produisent ; mais il y a un intervalle immense entre ces premières vues qui se présentent d'elles-mêmes à tous les esprits justes, et l’explication mathématique des phénomènes. Cette explication consiste à exprimer exactement les rapports que les causes naturelles doivent établir, et à comparer les résultats numériques du calcul avec les faits observés. La philosophie naturelle perdrait toute certitude, si elle était dépourvue de ses principes mathématiques. Des rapports aussi composés que ceux qui subsistent entre les diverses parties du système du monde ne pouvaient être