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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/14

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exprimés que par l’analyse générale des nombres, dont la Grèce, et peut être l’Inde ont connu quelques éléments, mais qui a été pour ainsi dire entièrement inventée par les nations modernes.

Le grand ouvrage dont nous annonçons la conclusion est un témoignage éclatant de la puissance de cet art, et la partie de ce dernier livre qui concerne la théorie des mouvements lunaires, en rappelle une des plus étonnantes applications. L’étude de ces mouvements sert de guide dans les navigations de long cours ; elle indique la loi suivant laquelle l’attraction des astres décroît avec la distance, nous montre les effets de l’aplatissement du globe, et en mesure la quantité avec une précision au moins égale à celle que procurent les grands voyages géodésiques. Enfin, cette théorie confirme et perfectionne nos connaissances astronomiques relatives à la distance de la terre au soleil.

On a entrepris de décider, par des expériences précises sur les oscillations des corps, si la gravité imprime une égale vitesse à des matières différentes. Nous avons dit que cette question est aussi résolue par l’observation des mouvements lunaires. Ils forment une série subsistante d'expériences que la nature renouvelle sans cesse, et qui attestent la figure elliptique du globe terrestre, l’uniformité constante de son mouvement diurne, l’action égale de la gravité qui pénètre différentes matières, se propage avec une vitesse infinie, et n’est point altérée par l’interposition des corps. Mais ces conséquences que nous offre le spectacle de la nature, ne pouvaient être connues que par une longue méditation ; elles exigeaient des sciences perfectionnées. Il y a un ordre de connaissances supérieures réservées aux études persévérantes.