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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/145

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Ce qui est aussi très-remarquable, c’est que, loin d’avoir abandonné son ancien langage, celui des signes, il l’a au contraire perfectionné, sans doute à cause des nouvelles idées que cette langue nouvelle, dont il n’aime point encore à faire usage, n’a pas laissé de lui faire acquérir.

M. Moreau de Jonnès a continué à suivre dans sa marche menaçante le cholera-morbus, ce fléau dont la puissance meurtrière n’avait pas eu, dit-on, d’exemple sur le globe, et qui a enlevé en sept ans plus de six millions d’hommes en Asie. Il conduit cette maladie pas à pas depuis Bombay, à Bassora et à Bender-Abassi, et de là au travers de la Perse et de la Mésopotamie jusque sur les côtes de la Méditerranée et sur celles de la mer Caspienne. Il donne pour chacun des lieux qu’elle a ravagés, la date précise de son irruption, sa durée, la mortalité absolue ou relative qu’elle a produite, et l’énoncé des circonstances qui ont semblé favoriser ou atténuer son pouvoir. Le gouvernement russe, et celui d’Égypte, menacés l’un et l’autre, ont eu communication de ce travail, et ont pris sans doute en conséquence des mesures propres à préserver l’Europe du danger que, selon M. Jonnès, elle courait sans presque s’en douter.

Le même officier, toujours occupé avec ardeur de prévenir l’irruption des maladies contagieuses, a publié une note sur les enquêtes officielles qui constatent cette qualité dans la peste et dans la fièvre jaune. On ne peut pas soutenir cette opinion plus vivement qu’il le fait, et cependant toutes les preuves qu’il a rassemblées n’ont point convaincu tous les hommes de l’art. Nous aurons occasion de dire par la suite