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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/161

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dire le disciple. C’est qu’en effet dans une doctrine aussi nouvelle, et cependant déja presque complète, les hommes les plus habiles étaient des écoliers. Peut-être n’en avait-il point encore été présenté de cette étendue, qui fût dès l’origine à l’état de clarté et de développement où M. Haüy présentait la sienne. Il avait inventé jusqu’aux méthodes de calcul qui lui étaient nécessaires[1], et avait représenté d’avance par des formules qui lui étaient propres, toutes les combinaisons possibles de la cristallographie.

On ne peut mieux apprendre qu’en cette occasion ce qui distingue ces travaux solides du génie, sur lesquels se fondent des édifices éternels, de ces idées plus ou moins heureuses qui s’offrent pour un moment à certains esprits, mais qui, faute d’être cultivées, ne produisent point de fruits durables.

Six ou sept ans avant Haüy, Gahn, jeune chimiste suédois[2], qui fut depuis professeur d’Abo, avait aussi remarqué, en brisant un cristal de spath pyramidal, que son noyau était un rhomboïde semblable au spath d’Islande ; il avait fait part de cette observation à son maître, le célèbre Bergman, homme supérieur, et que l’on devait croire ca-

  1. Voyez ses mémoires sur une Méthode analytique pour résoudre les problèmes relatifs à la structure des cristaux, dans le vol. de l’Acad. pour 1788, pag. 13, et sur la manière de ramener à la théorie du parallélépipède, celle de toutes les autres formes primitives des cristaux, dans le volume de 1789, pag. 519.
  2. Voyez dans le premier volume des Nova Acta de l’Académie d’Upsal, imprimé en 1773, pag. 150, le Mémoire de Bergman, intitulé : Crystallorum formæ è spatho ortæ. Il est réimprimé dans les oeuvres de Bergman, édition de Leipsig, et Lametherie en a inséré une traduction dans le Journal de Physique.