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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/175

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jour elle en découvre qui lui étaient demeurés cachés[1].

Feu M. Werner, que l’Europe a regardé long-temps comme un rival et même comme un adversaire de M. Haüy, n’en différait au fond que parce qu’il ne remontait pas aussi haut dans la recherche des principes. Cette dureté, cette cassure, ce tissu, auxquels il s’attachait de préférence, ne sont en réalité que des conséquences de la forme des molécules et de leur arrangement, et l’emploi heureux que ce grand minéralogiste en a fait pour reconnaître et déterminer tant d’espèces de minéraux pouvait déja faire présumer tout ce que donnerait la source, puisque de simples dérivations étaient si fécondes. Mais cette source, c’est M. Haüy seul qui non-seulement l’a découverte, mais qui en a mesuré la force et l’abondance. Aussi est-ce à lui seul qu’il a été possible de porter ou de ramener à leur juste valeur beaucoup de résultats qui, dans les mains de M. Werner, n’étaient demeurés en quelque sorte que des demi-vérités.

Il n’est presque plus aujourd’hui de minéral cristallisable connu dont M. Haüy n’ait déterminé le noyau et les molécules avec la mesure de leurs angles et la proportion de leurs côtés, et dont il n’ait rapporté à ces premiers éléments toutes les formes secondaires, en déterminant pour chacune les divers décroissements qui la produisent, et en fixant par le calcul leurs angles et leurs faces. C’est ainsi qu’il a fait enſin de la minéralogie une science tout aussi précise et tout aussi méthodique que. l’astronomie.

  1. Tableau comparatif des résultats de la cristallographie et de l’analyse chimique relativement à la classification des minéraux, 1 vol. in-8o. Paris, 1809.