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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/297

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portant aux mesures d’Europe. C’est ici que nous devons bien déplorer la perte du courageux et infortuné Bowdich, qui connaissait si parfaitement ces contrées, qui s’était fait aimer, respecter de ces mêmes Ashanties, devenus depuis les plus acharnés ennemis des Anglais sur cette plage, et qui, peut-être, aurait détourné ces malheurs de ses compatriotes si, pour le bien des sciences, il y eût été renvoyé une seconde fois, comme il en avait un si ardent désir. Son zèle, qui s’élançait impétueusement vers tout ce qui pouvait être utile, avait embrassé avec ardeur l’idée de se livrer à ces importantes déterminations, lorsque le malheur et la mort l’arrêtèrent. Le prolongement du parallèle de Bordeaux et Fiume jusqu’à la mer Noire est aussi une opération que nous devons appeler de tous nos voeux. Mais, pour qu’elle soit tout-à-fait utile à la théorie de la terre, ainsi que toute autre mesure de parallèle, il faut indispensablement donner à la mesure des azimuths toute la perfection qu’y peut apporter la lunette méridienne, et les lier successivement les uns aux autres sur toute la ligne, non par des successions de triangles dont la somme d’erreurs est toujours croissante, mais par des observations de relèvements immédiatement réciproques, entre les stations où les azimuths seront successivement observés. Les mêmes remarques s’appliquent au parallèle de Brest à Strasbourg, que l’on mesure actuellement ; car il faut bien se persuader que, dans l’état actuel de la théorie du globe, des opérations de ce genre ne peuvent avoir absolument aucune utilité scientifique, si elles ne sont pas exécutées avec toutes les recherches de la plus minutieuse précision.