Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Une autre conséquence, qui résulte de la discussion dans laquelle nous venons d’entrer sur les mesures du pendule, est relative au choix de sa longueur pour étalon de mesure ; ainsi que l’ont fait récemment les Anglais.

Le but que l’on se propose, lorsqu’on cherche dans les phénomènes naturels un étalon de mesure, c’est qu’il puisse être défini rigoureusement, et à perpétuité, par certaines conditions abstraites qui donnent toujours la possibilité de le retrouver avec exactitude. Le pendule remplirait évidemment ces conditions, si sa longueur sur les diverses parties du globe suivait des lois régulières exactement définissables. Mais, lorsque nous voyons cette longueur différer-notablement d’un méridien à un autre pour la même latitude, et varier sur le même méridien d’une manière trop irrégulière pour pouvoir être généralement définie, il s’ensuit que, si l’on veut caractériser l’étalon qu’on en dérive, il faudra fixer non seulement le méridien géographique, mais la latitude et jusqu’au choix même de la place particulière où on l’aura observé. Or, indépendamment de l’incertitude qu’entraîne essentiellement un tel mode de fixation, qui peut dire si, dans le même lieu, l’intensité de la pesanteur, et par suite la longueur du pendule, sera dans deux mille ans, ou même dans quelques siècles, exactement égale à ce qu’elle est aujourd’hui ? C’est de quoi nous ne pouvons nullement répondre ; on peut même concevoir que de simples changements, opérés par la main des hommes, modifient assez le sol pour changer cette intensité d’une manière appréciable. Que devons-nous penser des catastrophes locales que peut produire la nature ? Le seul travail continuel des volcans, et les variations perpétuelles