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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/322

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nent dans chaque loge de la branchie adjacente. Les œufs sont alors nourris dans ces loges, jusqu’à ce qu’étant arrivés à leur maturité, ils en sont chassés par la contraction de leurs parois.

Quoique la plupart des acéphales soient ovipares, il y en a quelques-uns qui sont ovovivipares, c’est-à-dire dont les œufs éclosent dans la mère elle-même, et en sortent bien vivants.

Le foetus sorti de l’œuf est enduit d’une mucosité, qui sert à l’attacher aux corps submergés. »

Nous avons rapporté avec quelque étendue ce que Poli dit de la génération des bivalves, d’abord parce que de tous les naturalistes qui se sont occupés de ce sujet, aucun ne l’a fait avec autant de détails et n’était plus convenablement placé pour cela ; et ensuite parce que c’est sa manière de voir qui a été admise presque généralement jusque dans ces derniers temps. Il ne semble cependant pas que cet auteur ait bien connu la terminaison des ovaires, la marche que suivent les œufs pour passer dans les branchies, et quelques autres circonstances importantes. Aussi M. Cuvier, dans ses Leçons d’anatomie comparée, adoptant l’opinion de Poli, termine ce qu’il dit d’après cet auteur de la génération des bivalves, par le doute que les œufs, éclos dans les deux lames qui composent chaque feuillet branchial, en sortent en rompant le tissu du bord des branchies ; ce qui n’était guère supposable et ce qui n’est certainement pas.

L’hermaphrodisme suffisant chez les acéphales allait donc être généralement admis ; et cependant, dès 1797, M. Rathke, actuellement professeur d’histoire naturelle à Christiana en Norwège, en donnant une anatomie détaillée de l’anodonte,