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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/323

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dans laquelle, pour le dire en passant, il décrivait pour la première fois le système nerveux dans les bivalves, proposait une tout autre opinion sur les petites coquilles que Leuwenhoek, Méry, Poli et M. Cuvier avaient trouvées dans les branchies des anodontes, et qui ont servi de base à ce qui a été dit sur la génération de ces animaux. Il les regarda, en effet, comme des animaux parasites, au point qu’il en fit un genre distinct sous le nom de Glochidium, opinion pour le soutien de laquelle est dirigé le Mémoire adressé à l’Académie par M. Jacobson, et que nous analyserons dans un moment.

Cependant le travail de M. Rathke étant, à ce qu’il paraît, resté à peu près inconnu, du moins en France, tous les naturalistes professaient l’opinion de Poli, lorsque parut l’excellente dissertation de M. Bojanus, sur les organes de la respiration de l’anodonte en particulier, et des bivalves en général ; dissertation dont le but principal était de déposséder les lames branchiales de leur fonction respiratrice, pour l’attribuer à un autre organe, qu’il nomme le poumon, avec Mery. Cette manière de voir, que M. Bojanus appuya sur une description complète du système circulatoire, le conduisit à voir, comme l’académicien français, des parties de l’appareil générateur dans les lames branchiales. Il connut et décrivit avec beaucoup d’exactitude les orifices des ovaires de chaque côté de la racine de la masse abdominale ; et sans faire attention que, dans un assez grand nombre d’espèces, il paraît que les œufs n’entrent jamais dans les branchies, et que, même dans les anodontes et les unios, cela n’a lieu que dans la paire externe, il voulut que ce fussent des espèces de matrice.