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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/324

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Cette opinion, qui fut combattue par l’un de nous dans les observations qu’il ajouta à la traduction française du Mémoire de M. Bojanus dans le Journal de physique, ne touchait presque en rien à la question qui nous occupe en ce moment, et ne fut généralement pas adoptée, même en Allemagne ; nous voyons, en effet, que M. Treviranus a confirmé, par des recherches nouvelles, la manière de voir de Méry, perfectionnée par Poli ; toutefois, en admettant que les œufs sortent par la bouche, au contraire de M. Carus, qui, dans son Manuel de zootomie, veut que ce soit par l’anus.

C’est dans cet état de choses que M. Prevost, de Genève, ayant essayé de rétablir l’influence des animalcules spermatiques dans l’acte de la génération, fut conduit à pousser ses recherches dans les bivalves, et renouvela, presque dans les mêmes termes, la manière de voir de Leuwenhoek à ce sujet, probablement cependant sans le savoir ; car il ne cite nullement l’observateur hollandais, le père des animalcules spermatiques. Il distingua parmi les unios et les anodontes des mâles et des femelles, les uns contenant, dans les côtés de l’abdomen, un fluide spermatique avec des animalcules vivants, dont il compare la forme à celle de petites soles, et les autres n’ayant dans le même endroit que des œufs. Il fit plus, ayant séparé des individus de chaque sexe, sans dire, malheureusement, comment il est parvenu à les distinguer, il obtint des œufs des femelles, et rien des mâles ; et ce qui serait encore plus concluant, les œufs pondus par les individus femelles, mis à part sans contact avec les mâles, n’éprouvèrent aucun développement.

Aussitôt l’annonce de ce renouvellement de l’opinion de