Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/478

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment le mélange dans les méthodes minéralogiques, surtout dans celles qui sont fondées sur le principe électro-négatif. Ce travail important a fait disparaître, pour toujours, la grande scission qui existait entre les minéralogistes et les chimistes ; il a réuni les deux sciences, qui désormais marcheront toujours ensemble, et à tel point qu’il sera souvent difficile d’établir leurs limites.

Cependant, malgré ces travaux, il existe encore des points qui présentent des difficultés, et qui ont fourni des objections à ceux des minéralogistes qui ont continué à suivre à peu près les anciens errements : elles ont même fait attaquer, d’une manière spécieuse, les bases même de nos raisonnements, c’est-à-dire la théorie même des proportions définies. Ces difficultés consistent en ce que, dans presque toutes les analyses de substances minérales, même dans les plus récentes, dans celles qui sont faites avec toute la précision que l’on a su y mettre depuis quelque temps, il existe très-fréquemment quelques matières surabondantes ; d’où il résulte qu’on ne peut discuter ces analyses sans laisser quelques principes à nu, ou sans trouver quelques restes, qui présentent une multitude de combinaisons que rien de positif ne nous autorise à admettre. Dans presque tous les silicates, par exemple, on remarque avec étonnement une surabondance de silice, surtout lorsqu’on admet dans le calcul les nouvelles données, qui résultent des recherches de M. Berzelius, sur la composition de cet oxide. On a été obligé de supposer que la silice étant extrêmement répandue dans la nature, existant fréquemment seule, sans combinaison, se trouvait accidentellement mêlée avec toutes les substances.