Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/479

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il faut bien avouer que cette supposition est tout-à-fait hypothétique, et qu’elle a besoin d’être soumise à la sanction de l’expérience pour acquérir quelques probabilités. C’est dans la vue de trouver quelques raisons positives pour l’admettre, ou de découvrir quelques vérités qu’on puisse y substituer, que je me suis livré depuis quatre ans à des recherches nombreuses, dont je vais présenter ici les résultats. J’ai commencé mes recherches par des expériences sur les sels, et j’ai été conduit ensuite à des recherches sur les matières minérales elles-mêmes. Je suis ainsi parvenu à des résultats qui me paraissent avoir quelque importance, en ce qu’ils font disparaître toutes les erreurs apparentes que l’on remarquait, qu’ils montrent que les objections spécieuses qu’on en avait tirées contre la théorie des proportions définies, tiennent à ce qu’on ne savait pas discuter convenablement les analyses minérales, et enfin en ce qu’ils donnent réellement de nouvelles forces aux principes fondamentaux qui nous dirigent aujourd’hui.

§ Ier. – Expériences sur les sels.

Mes premières recherches sur les sels ont eu lieu particulièrement sur des sulfates, des carbonates et des nitrates cristallisables. J’ai reconnu, comme je m’y attendais, d’après les recherches de tant de chimistes, que ces sels renfermaient toujours les mêmes proportions d’acide et de base, pourvu toutefois qu’on ait eu la précaution, dans différents cas, de les priver, autant que possible, des particules liquides qui se trouvent souvent logées entre les