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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/549

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chercherait vainement de toute autre manière. On conçoit, en effet, qu’il faut connaître très-exactement la composition des différents corps que l’on soupçonne d’être mélangés avant de penser à les isoler les uns des autres par le calcul or c’est à quoi on n’a pu parvenir que depuis qu’on connaît les lois générales suivant lesquelles les matières se combinent, et qu’on a pu les exprimer d’une ; manière claire et


    même, ont depuis adopté, qu’on devait entendre par corps isomorphes, tantôt des corps électro-positifs susceptibles de former avec un même corps électro-négatif, ou un certain nombre de corps électro-négatifs qu’on nommera aussi isomorphes, des composés qui cristallisent dans le même système, en affectant des formes plus ou moins rapprochées par les angles et quelquefois tout-à-fait identiques ; tantôt des corps électro-négatifs susceptibles de former avec un même corps électro-positif, ou des corps électro-positifs isomorphes, des composés qui cristallisent dans le même système, en affectant, etc., etc.

    Voilà ce qu’on doit entendre par isomorphisme, et c’est heureusement tout ce dont nous avons besoin pour les considérations les plus importantes relatives aux minéraux. Cela suffit pour nous faire voir que des corps éminemment différents par leur nature peuvent affecter sensiblement les mêmes caractères extérieurs, surtout, comme il arrive le plus souvent, lorsqu’ils sont mélangés les uns avec les autres par la cristallisation, et pour rattacher à des lois simples des composés compliqués qui semblaient se soustraire aux lois générales qu’un nombre prodigieux d’expériences ont si bien établies. Il faut oublier l’identité absolue que le mot isomorphe indique ; peut-être vaudrait-il mieux employer une autre expression, mais d’un côté il n’eu est pas qui représente mieux le fait établi par M. Mitscherlich, et de l’autre la découverte est tellement importante, que ce serait en quelque sorte ravir une gloire à l’auteur que de supprimer du langage scientifique un mot auquel se rattachent tant de titres acquis as la reconnaissance des minéralogistes.