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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/65

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ces questions avec beaucoup de soin ; il présente dans l’introduction un tableau statistique des forêts de la plupart des états principaux de l’Europe ; il en fait connaître l’étendue en France, dans les états héréditaires de l’Autriche, dans la Grande-Bretagne, la Prusse, la Pologne, les provinces belgiques, les Électorats de Trèves, de Cologne, de Mayence, et les autres parties de l’Allemagne, pour lesquelles il existe à ce sujet des documents authentiques. L’auteur compare pour plusieurs pays l’étendue des bois à la population ; et afin de mesurer la diminution successive de cette étendue, et de montrer combien cette diminution est rapide, il indique la surface actuelle des forêts et celle qu’elles ont occupée. Ces rapprochements ont exigé un long travail ; et quoique dans une telle matière on ne puisse atteindre à des évaluations précises, les conséquences générales ne sont pas moins certaines, et offrent un haut degré d’intérêt.

Il est évident que des changements aussi considérables influent sur des branches importantes de l’économie publique, sur l’état physique du sol, la condition des habitants, et sur les productions de l’industrie et des arts. M. Moreau de Jonnès décrit ces effets, et les exprime toujours en nombres, autant que la nature des questions peut le comporter. Dans le premier chapitre, il considère l’influence des forêts sur la température des contrées. Il traite, dans les chapitres suivants, des autres effets de la présence des bois d’une grande étendue, et des rapports naturels de cette cause avec la fréquence et la quantité des pluies, l’état hygrométrique de l’atmosphère, l’abondance des sources, et le cours des eaux pluviales ; il applique spécialement ces recherches à l’Angleterre, aux États-Unis, et aux contrées méridionales