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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/254

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liquides jusqu’à présent, et qui ont surpassé mille fois la pression atmosphérique, n’ont paru altérer aucunement leur fluidité.

Observons enfin que la distribution des molécules, constamment égale en tous sens autour de chaque point, qui constitue la fluidité parfaite, ne se produit pas instantanément, dès que l’on change les forces qui compriment la masse-fluide ; le temps très-court que les molécules emploient pour parvenir à cet arrangement, peut être différent dans les différents fluides, et dépendre aussi de leur température : quel qu’il soit, il n’influe pas sur les lois de leur équilibre, qui ne s’observent qu’après que ce temps est écoulé ; mais il sera nécessaire d’y avoir égard, lorsque nous nous occuperons, dans un autre Mémoire, du mouvement des fluides, et il faudra surtout examiner son influence dans le cas de leurs vibrations très-rapides, ou de leur très-grande vitesse.

(4) Ces notions relatives à la constitution intime des corps étant admises, considérons un fluide parfait, liquide ou à l’état de gaz. Soit un point pris dans son intérieur, dont les trois coordonnées rectangulaires seront par ce point, menons, comme il a été dit plus haut, une droite d’une grandeur insensible, qui comprenne néanmoins un très-grand nombre de molécules ; désignons par : la longueur de cette ligne divisée par ce nombre, ou l’intervalle moyen compris entre deux molécules consécutives, lequel intervalle sera constamment le même, par hypothèse, pour toutes les directions de la droite. Soit un autre point compris dans la sphère d’activité de représentons par la distance très-petite et par l’action moléculaire entre ces deux points, étant par conséquent une fonction de qui n’aura de valeurs sensibles que pour des valeurs insensibles de cette