La plupart des phénomènes météorologiques sont encore enveloppés d’obscurité ; on est loin d’en connaître toutes les causes : ainsi l’hypothèse de Volta sur la formation de la grêle, quoique très-ingénieuse et très-plausible, ne repose pas sur des bases aussi certaines que les théories des autres branches de la physique. L’atmosphère est un vaste laboratoire, dans lequel beaucoup de circonstances importantes et de causes très-actives échappent à l’attention ou aux moyens d’observation des physiciens. Dans les autres phénomènes, objets de leurs recherches, ils sont maîtres des circonstances, et les simplifient ou les changent à volonté, pour interroger la nature ou en recevoir des réponses plus faciles à interpréter. Quand ils étudient les variations de l’atmosphère, ils sont forcés, au contraire, de prendre les phénomènes tels que le hasard les leur présente, sans pouvoir même observer toutes les causes des effets très-compliqués qu’ils ne voient que de loin. Il n’est donc pas surprenant que la météorologie soit la branche de la physique la moins avancée, et qu’elle se prête encore aussi peu aux calculs et aux prévisions de la théorie.
L’Académie doit être naturellement portée à conseiller au gouvernement de tenter des expériences qui peuvent contribuer aux progrès de la science ; mais elle ne doit pas lui dissimuler dans cette circonstance combien le succès paraît incertain. À la vérité, favorable ou non, le résultat en sera toujours utile, s’il décide une question qui intéresse l’État à un haut degré ; mais la difficulté est d’obtenir de l’expérience une réponse décisive. Il faudrait couvrir de paragrêles une grande étendue de pays, et recueillir avec soin chaque année les faits observés par les témoins oculaires les plus éclairés,