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et surtout les plus exempts de préventions. Il est probable qu’on n’aurait réuni un nombre de faits suffisants pour savoir à quoi s’en tenir sur l’efficacité des paragrêles, qu’après un laps de temps de dix années au moins.

Il conviendrait peut-être, avant d’entreprendre des essais aussi dispendieux, de vérifier par des expériences préliminaires la théorie sur laquelle repose l’espoir de se préserver des ravages de la grêle avec ces appareils ; car il ne paraît pas impossible d’atteindre ce but par des moyens moins coûteux et plus décisifs, comme avec des cerfs - volants ou des ballons qu’on lancerait dans les nuages orageux. Après une discussion générale, l’Académie a adopté les conclusions de ce rapport : elles portent que la théorie électrique de la grêle n’est pas assez solidement établie, et l’efficacité des paragrêles paraît trop incertaine pour qu’on puisse en conseiller l’emploi. Les essais tentés jusqu’à présent n’ont encore donné aucun résultat positif ; et pour décider la question par des expériences semblables, il faudrait beaucoup de temps et une dépense disproportionnée à la probabilité du succès.

Dans le cours de la discussion dont on vient d’exposer l’objet, il a été présenté des observations relatives aux sociétés d’assurance ; l’Académie, après avoir entendu les propositions qui lui ont été faites à ce sujet, a arrêté que ces remarques verbales seraient rédigées et jointes au rapport de la section de physique. Nous les insérons ici telles qu’elles ont été transmises au gouvernement. Elles ont été rédigées par M. Fourier.

« La théorie que l’on se formerait aujourd’hui sur les causes physiques de la grêle et sur ses rapports avec l’élasticité atmosphérique, est sujette à une incertitude inévitable ; et, dans l’état actuel des sciences, ceux qui ont le plus contri-