bué en Europe aux progrès de la physique expérimentale ne pourraient point affirmer que l’emploi des conducteurs appelés paragrêles fût exempt d’inconvénients graves. Ils se bornent à désirer que l’on recueille avec le plus grand soin toutes les observations relatives aux effets de la grêle, à la fréquence de ce fléau, à son étendue, aux lieux qui y sont le plus exposés, à la direction des vents, à l’aspect des nuages, et aux autres détails du phénomène. Si l’on peut un jour proposer des moyens préservatifs, ils seront le fruit d’une longue étude dont les éléments n’ont point encore été rassemblés. On ne possède donc aujourd’hui aucun moyen de prévenir ces désastres : mais les établissements d’assurance rendent les pertes des particuliers presque insensibles. Ils offrent une ressource incontestable et précieuse ; et c’est surtout à ce genre d’intempérie qu’on en peut faire une judicieuse application. En effet, le dommage causé par la grêle ne s’étend qu’à une partie assez bornée du territoire. Les différentes contrées y sont toutes exposées, quoique très-inégalement ; mais, dans le cours d’une année, le fléau ne frappe qu’un assez petit nombre de cantons. L’Académie des Sciences a conservé dans ses Mémoires la description de quelques faits très-remarquables qui ont été observés en France. Les particuliers intéressés à se prémunir contre les pertes énormes que la grêle peut causer sont en très-grand nombre, et le dommage total a une valeur annuelle assez limitée. Il en résulte que par la voie des assurances mutuelles, ou (ce qu’il est encore plus facile d’établir) par le commerce des assurances à prime, les particuliers peuvent être pleinement garantis et à un prix peu élevé.
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