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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/838

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quelles on pouvait, par conséquent, mesurer les hauteurs journalières de l’inondation.

Ce ne fut point au hasard que je dus cette découverte ; j’entrepris la recherche du Nilomètre d’Éléphantine, le texte de de Strabon à la main. Elle exigeait l’enlêvement de monceaux de décombres ; j’en fis commencer les fouilles le 18 juillet, elles ne furent terminées que le 24 du même mois. Pendant ces sept jours, quelques-uns de mes compagnons de voyage pensèrent que je m’étais livré à un travail infructueux ; cependant ils eurent bientôt à me féliciter de ma persévérance, car ils purent mesurer eux-mêmes les coudées gravées sur la paroi intérieure de l’édifice parallèle au cours du fleuve, et ils trouvèrent ainsi que moi, la longueur moyenne de chacune d’elles, équivalente à millimètres. Cette longueur, comme on voit, est beaucoup plus grande que celle de la coudée naturelle ; mais ce qui parut une singularité plus remarquable, c’est qu’au lieu d’être divisée en ou en doigts comme la coudée grecque et le dupondium des Romains, elle était divisée en parties évidemment de deux doigts chacune ; c’était par conséquent une coudée de doigts ou de palmes, au lieu d’être de ou de

Je crois devoir rappeler d’abord les explications que j’ai données de cette division septennaire, dans mon mémoire sur le Nilomètre d’Éléphantine[1].

Dans le temps où les hommes n’avaient encore entr’eux qu’un petit nombre de rapports sociaux, et où les besoins de la vie n’exigeaient pas, comme aujourd’hui, une unifor-

  1. Mémoire sur le Nilomètre d’Éléphantine (antiquités. Mém., t. I, pag. i et seq.)