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Page:Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, tome 11.djvu/344

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dans le même ordre d’idées attribuer la fondation de la vieille cité aux premiers exploitants de ces mines?

Nous lisons encore dans le rapport de M. Senez..... « ..... Ces travaux d’exploitation ont dû principalement consister en tranchées à ciel ouvert pratiquées sur les affleurements des gîtes..... »

Or, les restes de la ville dont nous cherchons les fondateurs et la date de la fondation, se trouvent précisément en face d’une gorge abrupte dont l’aspect sauvage contraste d’une manière frappante avec le reste du pays. La Maladrerie de Villefranche était située, au Moyen-Âge, à l’entrée de cette même gorge. « La montagne qui forme, derrière la Maladrerie, la rive droite du ruisseau des Martinets, dit M. de Hennezel, ingénieur des mines[1], présente de nombreuses traces d’anciens travaux. La plus ancienne exploitation doit avoir eu lieu à ciel ouvert ; c’est du moins ce qu’annonceraient de larges sillons qui labourent le flanc et le sommet de la montagne. »

Les traces du feu sur les parois des rochers et d’épaisses couches de cendres et de charbons trouvées dans de vieilles galeries, sont encore des preuves irrécusables d’une exploitation primitive, mais plus rapprochée de nous. En 1862, lors de la reprise des travaux pour le compte de la Compagnie d’Orléans, il fut trouvé dans une galerie deux lampes romaines, deux oléaria, l’une en plomb, l’autre en terre cuite[2], une hache et un pic[3].

Les premiers ouvriers qui ont creusé péniblement les tranchées de la montagne de la Maladrerie pour extraire le blanc métal, étaient probablement peu nombreux. La hutte ronde (luguriam) servait de demeure à ces mineurs primitifs qui vivaient disséminés dans les bois d’alentour ou aux bords de l’Aveyron.

  1. Recueil de documents relatifs à l’exploitation des mines métallifères, etc.
  2. Mémoire sur la numismatique gauloise et du Moyen-Age en Rouergue, par M. le vicomte de Saint-Remy.
  3. La hache, le pic et l’oléarium en terre cuite font partie de la collection de M. Moins, de Villefranche.