Page:Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, tome 11.djvu/345

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Plus tard, et à une époque qu’il est bien difficile de pré- ciser, cette population s’étant accrue, une partie dut franchir la rivière pour jeter les fondements d’un « borg »[1].

M. Senez ne met nullement en doute que lors de l’asservissement du Rouergue aux Romains, l’exploitation de ces mines ne fût en grande activité. (Rapport d’avril 1840.)

Les conquérants trouvèrent donc à leur arrivée dans notre province une industrie métallifère qui n’attendait pas d’eux, certes, une nouvelle impulsion, mais dont ils surent évidemment profiter, et nous devons en conjecturer que les cabanes primitives du borg se transformèrent alors en habitations plus commodes et plus confortables.

Les deux rives de l’Aveyron, c’est-à-dire la ville et les chantiers, furent probablement unies par un pont, près de l’embouchure du ruisseau de la Maladrerie, à l’endroit où fut bâti, en 1540[2], le pont de St-Mémory, de Saint-Martin ou de la Madeleine , dont il ne reste plus aucun vestige.

La ville était-elle cependant de si peu d’importance lors de la confection de la Table de Peutinger, que l’autorité romaine ne jugea pas à propos de l’y faire figurer? On sait, d’autre part, que ce précieux document mentionne seulement les villes situées sur le passage des grandes voies de communication.

Mais depuis cette époque, poussés à la fois par le génie du peuple-roi et la cupidité des gouverneurs des Ruthènes, les travaux des mines durent acquérir une plus grande activité et devenir une cause de prospérité pour la ville.

Suivant M. de Gaujal, son origine romaine suffisait seule à la nouvelle ville pour qu’elle, s’accrût au détriment de Carentomag. Cette dernière, située sur la voie de Segodunum à Divona, était probablement une cité agricole, tandis que la ville de la Madeleine formait un

  1. En celtique, borg signifie bourg.
  2. Annales de Villefranche, par Et. Cabrol, tome I, p. 616.