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ARNAUD (4e abbé), élu en 1162.

La construction de l’église, qui avait été poussée avec vigueur sous Guillaume de la Cassagne, fut complètement abandonnée pendant sept ans que dura l’administration de l’abbé Arnaud, son successeur.

Raymond de Saint-Grat fit, le 8 septembre 1162, une donation consistant en bois et pâturage, mais ce don parut insuffisant pour faire reprendre les travaux de l’église. Arnaud ne s’occupa qu’à élever un édifice spirituel dans l’âme de ses religieux.

En 1164, Guercin, abbé de Pontigny, s’arrêta à Loc-Dieu en revenant de Toulouse, où le pape l’avait envoyé en mission pour la conversion des Albigeois. Ayant admiré la piété profonde de tous les religieux, il leur fit adopter la nouvelle interprétation de la règle de saint Benoît dite : « Charte de la charité » et unit ainsi Loc-Dieu et Dalone à Pontigny. Guercin leur promit aussi de leur envoyer des ouvriers de son monastère (peyrarii), pour diriger les travaux de l’église lorsqu’ils pourraient être repris.

ÉTIENNE Ier (5e abbé), élu en 1169.

Étienne Ier succéda à Arnaud en 1169. Aussitôt après son élection il fit reprendre les constructions de l’église abandonnée sous son prédécesseur.

Quoique l’abbaye se trouvât depuis longtemps dans la gêne, on fut contraint d’avoir recours à un second emprunt pour payer les ouvriers. Étienne s’adressa à un marchand de l’ancien bourg de la Peyrade. Non content de grever de grandes terres de Loc-Dieu, le prêteur exigea encore des garanties extraordinaires. Il voulut avoir pour signataire le prieur, le syndic, l’aumônier et le cellérier de l’abbaye. Fortuni Valette, damoiseau, seigneur de Saint- Igne et sa femme, Alexandrine, fille de Guillaume de Najac, seigneur de Savignac, furent requis comme témoins.

En 1172, Raymond de Saint-Grat fit au monastère une donation importante en bois et pâturages. Ce secours,