Page:Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, tome 11.djvu/406

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joint à quelques autres dons volontaires, vinrent ranimer les travaux de l’église ainsi que le courage d’Etienne, lorsque, en 1175, les Albigeois ayant franchi le Viaur pénétrèrent dans le Rouergue pour la première fois les armes à la main. La rive droite de l’Aveyron dans le Bas-Rouergue eut beaucoup à souffrir de leur passage. Les granges du monastère de Loc-Dieu furent brûlées et une bande de ces hérétiques s’étant montrée sur un des coteaux qui domine l’abbaye, et ayant poussé des cris de rage et proféré des menaces de mort contre les moines, plusieurs religieux effrayés s’enfuirent. Etienne lui-même saisi de crainte, se crut incapable de pouvoir demeurer plus longtemps à la tête du monastère et donna sa démission le 5 décembre 1175.

GUILLAUME III, DE LA CASSAGNE (6e abbé), de 1175 à 1177.

Les ravages des Albigeois dans le Bas-Rouergue, et la faiblesse de caractère d’Etienne avait fait rappeler Guillaume de l’abbaye des Feuillants, comme seul capable de tenir tête à l’orage et de sauver Loc-Dieu d’une ruine invitable.

Guillaume trouva l’abbaye dans une triste situation financière, et à la veille d’être complètement dévorée par les prêteurs d’argent. Il essaya tous les moyens pour dégrever la maison; ses expédients restèrent sans résultat. Ne voulant pas être témoin d’une catastrophe prochaine, au bout d’un an et demi Guillaume se démit pour la seconde fois de la dignité d’abbé de Loc-Dieu.

Après son départ, l’abbaye resta vacante pendant six mois : personne n’avait osé offrir ni accepter la dignité d’abbé d’une maison qui était considérée comme étant la propriété des prêteurs d’argent et par conséquent à la veille de sa ruine.

ARBERT (7e abbé), élu en 1177.

Cependant, comme on sentait la nécessité d’avoir quelqu’un qui représentât les intérêts de Loc-Dieu, le 4 des