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CHAPITRE X


Le duc de la Rochefoucauld-Liancourt est destitué de places gratuites. — Exécution de quatre jeunes sous-officiers. — Élections gouvernementales. — Renvoi de monsieur de Chateaubriand. — Sa colère. — L’indemnité aux émigrés et la réduction des rentes. — L’archevêque de Paris, monsieur de Quélen. — Situation politique de monsieur de Villèle. — Le père Élisée. — Répugnance du Roi à quitter les Tuileries. — Quel en était le motif.

L’opinion publique se montra fort choquée de la destitution du duc de La Rochefoucauld-Liancourt. Je ne me rappelle plus dans quelle circonstance il témoigna de la résistance aux volontés ministérielles. C’était pour quelque chose de fort peu important. Cependant le Moniteur prit la peine de répondre par une litanie de treize places qui étaient enlevées au duc. Or, ces places étaient toutes de bienfaisance et gratuites. Il les exerçait avec autant de zèle que de dévouement, dans l’intérêt du pauvre dont il était adoré. En supposant même qu’il eut témoigné de l’hostilité au gouvernement, c’était une puérile et maladroite vengeance.

Celle exercée, d’une façon plus cruelle, contre les sous-officiers de La Rochelle fut encore plus réprouvée. Quatre de ces jeunes gens périrent sur l’échafaud pour un projet de conspiration, très coupable, sans doute, mais qui, n’ayant aucune chance de réussite, ne frappait pas assez l’esprit public pour lui faire supporter le sacrifice de ces quatre jeunes têtes dont la plus âgée n’avait