CHAPITRE III
Le carnaval de 1820 fut extrêmement gai et brillant. Les plaies du pays commençaient à se cicatriser. Malgré le peu de reconnaissance témoignée à l’administration qui avait travaillé et réussi à émanciper le pays, les personnes mêmes qui craignaient ce résultat et avaient intrigué pour l’empêcher éprouvaient, en dépit de leurs préventions, du soulagement à ne plus voir l’uniforme étranger se pavanant chez lui, dans nos rues.
Monsieur le duc de Berry donna un grand bal à l’Élysée. Les invitations furent nombreuses et assez libéralement distribuées. Monsieur le duc de Berry trouvait la Cour tenue trop étroitement. Les prétentions des entours avaient profité des goûts sédentaires et retirés des autres princes pour les accaparer entièrement. Il fallait être de leur Maison, ou y tenir de bien près, pour avoir accès jusqu’à eux ?
Monsieur le duc de Berry blâmait cette exclusion et annonçait l’intention de s’en affranchir. Il avait déjà donné quelques dîners où il avait admis des pairs et des députés