CHAPITRE VII
La France fit une perte réelle : la mort de monsieur de Richelieu la priva d’un homme habile, vertueux, honoré, autour duquel des gens de talent et de conscience se seraient naturellement groupés et que la force des choses aurait probablement rappelé au pouvoir avant que les affaires fussent désespérées. Peut-être monsieur de Richelieu aurait-il pu sauver la Restauration d’elle-même.
Dieu en avait autrement ordonné. Il a suscité le règne de Charles X. Plaise à sa divine volonté que ce soit pour le bonheur de nos neveux ! Ce n’est pas pour celui des contemporains.
Pendant les derniers mois de son ministère et surtout depuis sa retraite, monsieur de Richelieu venait souvent chez moi. Il y avait amené monsieur Pasquier, et c’est à cette époque qu’a commencé ma liaison plus intime avec ce dernier.
Tous deux regrettaient le pouvoir où ils se sentaient convenablement placés et où ils avaient l’intime conviction d’avoir rendu des services essentiels au Roi et au pays. Tous deux s’en expliquaient librement et blâmaient, quoiqu’avec mesure, les voies dangereuses où ils voyaient