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ARNOLD TAN BUCHEL. 89

dimension, au pied de laquelle se trouve une image de saint Qoud, il est représenté avec les insignes de la royauté et, chose éton- nante, il pone un collier de Saint-Michel dont voici un croquis :

(Dessin.) Or, cet ordre n’est pas antérieur à Louis XI, qui le fonda en 1469, l’insigne est un collier de coquilles en or, réunies entre elles par un double rang d’anneaux, avec une image de saint Michel, le protecteur de l’ordre, et l’inscription « Immensa tre- mor Oceani » (cf. Paradin^). C’est bien là un anachronisme de peintre et de sculpteur ignorant, Tartiste représente souvent, sans aucune critique et sans aucune connaissance, des gens du temps passé avec un costume moderne. Tout près se trouve la crypte oti est le monument de saint Qoud, il est garni de cinq colonnes de marbre de diverses couleurs, analogues à celles dont j^ai parlé plus haut ; le tombeau lui-même, haut à peine de deux pieds, porte • cette épitaphe gravée :

Artubus hune tumulum HlotoaUus consecrat almiSj Editus ex regum stemmate perspicuo ;

Vi vetitus regni sceptrum retinere caduci Basilicam stud[uï\t hanc fabricare Deo^

Aecclesiaeque ded[it m]atricis jure tenendam Vrbis pontifici tque foret Parisi, , , ^.

Nous Pavons déchiffrée, Philippe Vingius, qui est grand amateur d^antiquités, et moi, avec beaucoup d’intérêt, mais non sans peine, ils nous a fallu, à la lueur d’une chandelle, gratter la cire qui cachait les lettres, en négligeant un endroit oîi, rongées par le temps, elles n’étaient plus lisibles, elles sont gravées sur marbre noir et d’une forme assez élégante^ sauf quelques-unes qui sentent le barbare ou le gothique, par exemple C, L, Q ; je ne sais si on peut faire remonter cette inscription jusqu’aux temps où vécut Clotoaldus, c’était sous le règne de Childebert vers l’an 56o ; laissé pour mort par son oncle Clotaire, avec ses deux frères, Théodoald et Contran, il ne dut son salut qu^à la fuite, et^ pour mieux se cacher, il se fit moine en cet endroit, on dit qu’il y vécut pieusement puisque, après sa mort, il fut placé

I. Heroica M. Claudii Paradini et D, GaMelis Symeonis Symbola, ., Antrerpiae, iSôa, in<-8*. a. Cf. Gœlnitz, op, cit., p. 184.