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Page:Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 26.djvu/133

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ARNOLD VAN BUCRBL. 1 19

H représente Henri, les deux C accouplés Catherine ; ce crois-i sant est une allusion à la devise de Henri II : Donec totum impleat àrbem ; les cornes d’abondance indiquent la richesse et l’abondance dont on a joui sous ce roi ^

J’ai vu aussi l’ancienne maison des Templiers. Ceux-ci furent supprimés au temps de Philippe le Bel, livrés au supplice, pour- suivis dans toute la Chrétienté et mis à mort pour hérésie, dit-on,


I. La colonne dite de la Halle aux blés fut détruite il 7 a seulement quelques années lorsqu’on a construit la Bourse du commerce et percé la rue du Louvre ; elle avait été élevée par Catherine de Médicis pour servir, selon la tradition, d’observatoire à son astrologue Ruggieri. (A.-G. Pingre, Mém. sur la colonne de la Halle aux bleds, Paris, 1764, in-12 ; A. de Bar- thélémy, la Colonne de Catherine de Médicis à la halle aux blés, dans les Mém, de la Soc. de VHist. de Farts, VI, 1880, p. 180-199 ; Palustre, la Renaissance en France, II, 174-176.) M. Piton (Hist, de Faris. Le quartier des Halles, 86 et suiv., 387-391) n’y voit qu’un monument élevé à la mémoire de Henri II par sa veuve. Une note de l’édition de 1762 de V Essai sur la peinture, ., de Bachaumont (p. 68) indique que la colonne avait été achetée en 1750 par la Ville ; l’annotateur de YÉpître à Monsieur de Toumehem… sur la colonne de Phostel de Soissons, par Gresaet, imprimée à la suite de VEssai de Bachaumont, demande une res- tauration de la colonne et l’alignement, sur la place où elle est, des rues ouvertes sur l’emplacement de l’hôtel de Soissons. Sauvai a vu dans les deux C entrelacés dont les deux branches viennent s’appuyer sur les deux jambages de TH le chiffre de Henri II et de Diane de Poitiers, et il en a conclu que la colonne n’aurait pu être construite que du vivant du roi. M. £. Fournier a montré {Énigmes des rues de Faris, 2* éd., 1892, p. 291-309) avec Terrasson (Histoire de l’emplacement de V ancien hôtel de Soissons. Paris, 1762, in-4*, p. 29-30) et Prud homme (Miroir historique de Pancien et du nouveau Faris, 1807, in-12, t. III, p. x83) qu’il faut lire, non pas D, mais C, l’initiale de Catherine de Médicis. M. E. Fournier a cons- taté avec Lenormant {Revue numismatique, VI, 426) que Catherine de Médi- cis s’efforça, pour sauver les apparences, de confondre le chiffre formé par l’entrelacement de son initiale avec celle du roi, avec le chiffre formé par l’entrelacement des initiales de Diane de Poitiers et de Henri II, chiffre impudemment étalé par les deux amants. Le croissant qui surmonte le chiffre en question n’est pas nécessairement l’attribut de Diane, car Cathe- rine le joignait à son chiffre, alors qu’elle n’était que dauphine, époque où le roi avait déjà pris la devise célèbre « donec totum impleat orbem. » Le témoignage de Van Buchel, fondé évidemment sur les rapports de contem- porains, fournit une preuve de plus que le monogramme peut parfois être entendu dans le sens de Catherine et non pas toujours dans celui de Diane ; il resterait à déterminer si, dans ce cas, les deux branches du C viennent toucher les deux jambages de PH, il n’en est rien dans le dessin de Van Buchel.



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