DESCRIPTION DE PARIS mots de la conversation de nos compagnons nous ayant paru suspeas, nous ne laissâmes pas que de craindre quelque piège, et nous décidâmes de nous éloigner d’eux discrètement et nous finîmes cette nuit, très fraîche, couchés sous des arbustes, non sans éprouver quelques frayeurs. Nous nous remîmes en route au point du jour, laissant la Seine sur notre gauche, nous gagnâmes les hauteurs, et, à quatre heures, par une route en forêt, nous atteignîmes la ville royale. Fontaine’ Belleau doit son nom^ à ses sources limpides ; une maison de chasse fut jadis construite par les rois en pleine campagne, la pureté de Tair et la beauté du site valurent à cette maison d’être embellie par les soins d’un grand nombre de rois. Saint Louis est le premier, dit-on, qui y fit de fréquents séjours, et, après lui, Philippe-Auguste (sic) ; François !•% en dernier lieu, fit du château une somptueuse demeure^, un édifice vraiment royal, on y mit des statues de provenances les plus diverses, on l’enrichit des œuvres des peintres les plus habiles pour en faire une demeure digne d’un si grand roi ; ses successeurs firent encore bien des embellissements. Le château est presque tout entier construit en pierre vive, à l’exception des parties construites en briques sous les derniers rois. Il y a d’abord une vaste cour, au milieu de laquelle s’élève une colossale statue équestre en plâtre^. Le plan est carré, les bâtiments ferment la 1. Sur les origines légendaires du nom de Fontainebleau, voir E. Bourges, Annales de la Soc. hist. et archéoL du Gdtinais, VII, 1889, p. i33-i36. 2. Sur le palais de Fontainebleau voir, outre les guides et notamment celui de Joanne, Pierre Dan, le Trésor des merveilles de la maison royale de Fontainebleau, Paris, 1642, in-fol. — N. Defer, Relation de ce qui s’est passé de plus remarquable à Fontainebleau et qui explique aussi dans quel temps et sous quel régime chaque bastiment a été fait depuis 11 6g (fin du XVII* siècle], publié dans E. Bourges, Recherches sur Fontainebleau y 1896, in-4*. — J.-J. Champollion-Figeac, le Palais de Fontainebleau, ses origines, son histoire artistique et politique, son état actuel. Paris, 1866, 2 vol. in-fol., dont I de planches. Au point de vue descriptif^ voir aussi le récit d’un voyage de deux bourgeois de Paris à Fontainebleau en lôSi, publié par M. le vicomte de Grouchy, sous le titre de Voyage d’un quidam à Fontai" nebleau, dans le Bull, de la Soc, de l’Hist. de Paris, 1888, p. 46-53. Les plans et planches de Du Cerceau, reproduits en partie par ChampollionFigeac, permettent de suivre Van Buchel dans sa visite. (Cf. aussi les planches de la Géométrie pratique d’Alain Manesson-Mallet (1704, in*4*), t. I, pi. Lxvii-Lxxvi, et J. Roussel, le Palais de Fontainebleau, architecture, intérieurs et extérieurs, ameublement. Paris, 1899, in-4".] 3. La basse cour ou grande cour qui prit le nom de cour du Cheval PAR
