Page:Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 26.djvu/246

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l’hôtel de ville de paris cette porte donnait accès, un escalier de vingt et une marches conduisait à une cour intérieure, d’une architecture assez noble^ dont on veut bien reconnaître l’élégance. Si Expilly la trouve trop petite, il la déclare assez belle. Entourée de portiques, elle était garnie de marbres et de sculptures \ parmi lesquelles Sauvai^ signalait particulièrement celles qui décoraient les plafonds des portiques comme remarquables par leur délicatesse^. A la place d’honneur, en face l’escalier, dans une baie des arcades, entre deux colonnes ioniques décorées d’ornements de bronze doré ^, s^élevait une statue pédestre en bronze de Louis XIV, modelée par Coysevox’, et inaugurée le 14 juillet 1689, date singulière par la coïncidence centennale qu^elle présente avec celle de la prise de la Bastille*. Cette statue, préservée de la destruction sous la Révolution par Cambon, qui allégua qu’elle rapporterait plus en la vendant c à des amateurs de rois 9 qu’en la faisant fondre^, échappa également à l’incendie de la Commune et figure aujourd’hui au centre de la première cour de l’hôtel Carnavalet^. l’opinion des savants, formulée par Petit-Radel, voulait que les fleuves fussent figurés par des hommes ; rongées par l’action de l’air et de l’eau, elles furent remplacées, en 1862, par deux gracieuses statues de nymphes, dues au ciseau de Cavelier. {Moniteur des 24 octobre et 19 novembre i85i. Indication de M. Lazard.) 1. Legrand et Landon, Description de Paris et de ses édifices, 1808, t I, p. 84. 2. Sauvai, Antiquités de Paris, t. II, p. 483. 3. Quelques fragmenu de ces plafonds, échappés à l’incendie de 1871, sont conservés au musée Carnavalet. 4. Ptganiol de la Force, Description de Paris, t. IV, p. 98. 5. Leroux de Lincy, dans son Histoire de l’hôtel de ville de Paris (1846, p. 37-38), a décrit les bas-reliefs et donné les inscriptions qui figuraient sur le piédestal de cette statue. Elle avait remplacé une statue de marbre, érigée en i653, où Gilles Guérin avait représenté Louis XIV foulant aux pieds la Discorde. Cette statue a été gravée par J. Frosne. Donnée par la ville au président de Fourcy, elle fut transportée, à la Révolution, au musée des monuments français, et elle est actuellement à Versailles. (Drumont, Fêtes nationales à Paris, 1879.) 6. Notons aussi que les fêtes pour la naissance du dauphin, fils de Louis XVI, eurent lieu à l’hôtel de ville, le 21 janvier 1782. 7. Éd. Fournier, Histoire de fhôtel de ville, p. 44 ; Paris à travers les âges, t. 1. La statue, d’après A. de Bullemont (p. 17), resta cachée dans les magasins du Roule jusqu’en 1814. 8. Les bas- reliefs qui décoraient le piédestal n’y sont plus. On peut voir celui de face sur une gravure de Lepautre, reproduite par M. Vachon, p. 55. La statue de Coysevox, qui avait subi de nombreuses mutilations lors de la ET l’inventaire