Page:Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 26.djvu/249

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DE SON MOBILIER EN I74O. 2îJ feuteuil muni de coussins, de chaises, de table et d’armoires ; le bureau des huissiers, avec ses tables couvertes de veau noir ciré et ses banquettes de tapis de Turquie. Le rez-de-chaussée du pavillon du Saint-Esprit * abritait les prisons de la ville, où la juridiction de Téchevinage faisait renfermer les hommes et les femmes coupables de délits commis sur les ports. Ces prisons n’avaient rien d’effroyable. Dans celle qui était qualifiée de grande prison, outre une table et un banc de chêne, on voyait scellés au mur trois bois de lits, dont deux grands, tous trois garnis de « matelas de bourre lanisse, » de traversins de plume et de couvertures de laine blanche. Les gardes de la ville étaient moins bien couchés au corps de garde. Dans une petite prison, il y avait un lit garni de même, ainsi que dans la prison des femmes, oti les matelas étaient de laine au lieu de bourre. Une chapelle modeste, dont l’autel était orné de chandeliers de cuivre et d’une croix de bois doré, était affectée aux offices religieux célébrés pour les prisonniers^. Ceux-ci pouvaient être conduits de plain-pied au parquet du procureur du roi, qui s’ouvrait sous le péristyle d’entrée, à droite. Le parquet était meublé avec un certain luxe : tenture de tapisserie d’Aubusson fleurdelisée, bureau de six pieds de long à des* sus de cuir noir avec pentes de drap vert, fauteuils à pied de biche du 5 décembre lySy.) Les comptes de 1739-41 portent 22, 295 1. pour solde de la garde établie à Thôtel de ville, composée de deux officiers^ deux sergents et vingt- quatre gardes. (Arch. nat., Q* 1x9911’.} En lyBS, les postes sont fixés ainsi qu’il suit : i* Ala grande porte, le jour ; au pied du grand escalier, la nuit ; 2* au haut du grand escalier, de huit heures du matin à huit heures du soir ; 3* au haut de l’escalier intérieur, jour et nuit ; 4* dans la grande salle et dans la chambre de la reine, de sept heures à midi ; 5* à l’intérieur de la porte de la rue de Martroy. (Délîb. du 21 juin 1738.) En 1734, on payait pour l’habillement des gardes 260 1., pour leurs chapeaux, 141 1., pour leurs bas écartâtes, 61 1. 10 s., pour la façon des habits, 36o 1. On donnait aussi au brodeur Henry Mohr 376 1. c pour avoir brodé les armes de la ville en or et en soie sur les huit bandouillières des gardes du corps de garde de Thôtel de ville et pour les montures et ferrures desdites bandouillières. • (Arch. nat., Q^ 1099I1*, fol. 3 19 et 278.) 1. Ce pavillon tirait son nom de Phôpital du Saint-Esprit qui était adjacent à Phôtel de ville, du côté du nord. 2. En 1737, on établit un chirurgien, nommé Fraire Corbon, à 600 I. de gages, pour le pansement et la visite des prisonniers. (Délib. du i5 janvier 1737.) Nous trouvons, dans les comptes de 1737, pour le pain et les aliments des prisonniers et des prisons de la ville, 258 1., du 17 juin 1733 au 19 août 1736, et 3io 1., de 1736 à 1737. (Arch. nat., Q^ 1099^1^} 2i8