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Page:Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 26.djvu/33

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cet honneur à des célébrités incontestables, consacrées par le temps, ou à des bienfaiteurs publics sur le compte desquels tout le monde est d’accord. Il faut éviter surtout les dénominations politiques, sorte de défis que les partis se renvoient les uns aux autres, non sans quelque ridicule et au grand détriment des paisibles citoyens. Il faut se garder aussi des hommages prématurés, des engouements irréfléchis, dont le moindre défaut est de surfaire des personnalités secondaires, d’en faire négliger de plus dignes et de prêter aussi quelque peu au ridicule ; précisément le contraire du but que l’on voulait atteindre.


CRÉATION D’UNE COMMISSION DE NOMENCLATURE DES RUES DE PARIS.


M. le ministre a émis l’idée de créer une Commission de contrôle à laquelle ces questions seraient soumises avant toute résolution.

Une Commission de nomenclature des rues de Paris rendrait en effet de réels services, sauvegarderait la responsabilité de l’administration et empêcherait les agents de la voirie de commettre des bévues comme celle qui brillait récemment encore sur la plaque indicative de la seconde entrée du passage Sainte-Marie (rue du Bac) ; au lieu de rue des Dames-de-la-Visitation, on lisait (proh pudor !) rue de la Visitation-des-Dames. Cette Commission pourrait, en qualité de Conseil de révision des inscriptions parisiennes, empêcher que deux maisons, dans deux quartiers différents, ne se disent à la fois maison natale de Molière ; elle pourrait étendre son inspection aux enseignes des boutiques, en redresser à l’amiable les torts orthographiques et trancher les questions délicates, comme celle qui embarrassa le commissaire de police du quartier Saint-Gervais, à propos de l’enseigne du Chah de Perse.

Mais cette Commission devrait, je crois, être instituée près de la Préfecture de la Seine[1], et non directement près du Ministère de

  1. C’est là l’origine et la première idée du Comité des inscriptions parisiennes. Cousin en fut l’initiateur et M. Herold le promoteur. M. Herold l’institua par un arrêté préfectoral du 10 mars 1879. Ce comité s’occupe surtout de perpétuer par des inscriptions spéciales les souvenirs historiques de Paris. Une de ses sous-commissions, dite Commission de la nomenclature, ne tient que de très rares séances et n’est jamais consultée par le Conseil municipal. C’est à peine si, en dix ans, on pourrait, de ce fait, citer un seul exemple. — Le recrutement du Comité des inscriptions se fait maintenant d’une façon toute différente de celle que Cousin propose ci-dessous.