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ARNOLD VAN BUCHEL. 77

deux colonnes de marbre blanc ; Tune a sur sa base trois Cha- rités remarquablement sculptées, Fautre trois enfants se tournant le dos, cette dernière colonne est d*albâtre et de porphyre très habilement combinés, les trois statues de bronze sont d’un art aussi parfait que les autres ^

(Dessin de la partie antérieure du monument où sont conservés les cceurs du roi Henri II et du duc Anne de Montmorency.) Anne de Montmorency, grand maître de la cour, a succédé au connétable de Bourbon comme connétable, en i538, après une vacance de cette charge pendant quinze ans. Voici le dessin d’un autre monument ou plutôt de la partie postérieure du précédent, il est garni de figures symboliques, dont le lecteur curieux trou-

I. Il y a, en réalité, deux monuments^ l’un, c’est celui des Trois Grâces^ de Germain Pilon, l’autre, particulier à Anne de Montmorency, était com- posé d’une colonne de marbre blanc incrusté de marbre rose et entourée des statues en bronze de l’Abondance, la Force et la Justice. Les Trois Grâces furent placées là par Catherine de Médicis ; c’est sur une des faces de la base de ce groupe qu’était l’inscription Cor junctum, ., , qu’on fait rappor- ter non pas à Henri II et à Anne de Montmorency, mais à Henri II et à Cathe- rine de Médicis ; ce qui n’impliquerait pas, du reste, que le cœur de la reine y ait été déposé. Elle vivait encore au moment où Van Buchel copia cette inscription sur la colonne où étaient les a Charités niveo lapide. » On a voulu reconnaître dans les figures des Trois Grâces celles de Catherine de Médi- cis, de la duchesse d’Étampes et de la duchesse de Villeroy. Ce groupe, transporté aux Petits-Augustins pendant la Révolution, compris dans un état des monuments destinés à Saint-Denis en 1817, fut remis au musée du Louvre le 14 avril 18x7, en vertu d’une décision ministérielle du 8 avril. (Inventaire des richesses d’art de la France. Archives du musée des monu" ments français, t. II, p. 8, 27 ; t. III, p. 242, 287.) — Les Trois Grâces ont été souvent reproduites, notamment par Millin (t. I), par Palustre {RenaiS’ sance en France^ t. II, p. 146-147) et en dernier lieu par Raunié, avec transcription des inscriptions {op. cit., II, p. 370-374). — Quant au monu- ment d’Anne de Montmorency, il semble, d’après Van Buchel, et aussi à lire de près l’inscription Çy dessou : ^ gist, .., qu’il formait un groupe avec celui du roi, ce qui n’écarterait pas complètement, du reste, l’idée que la reine mère ait fait allusion à elle-même dans les inscriptions. L’inscription Cy dessous gist… est sous le socle de la statue de bronze qui représente FAbondance ; sous la statue de la Force, l’épitaphe suivante, relative au roi et au conné- table, confirme les indications de Van Buchel : c Unum animum in duo- bus corporibus facile cerneres, quae voluntatem et animorum summa con- junctio ut posteris monumento innotesceret, memorabili voluit Henricus amborum corda in eadem jacere aede. 9 — Chytrée a publié deux des ins- criptions relatives au connétable de Montmorency. (Op. cit., éd. 1594, p. 72g et suîY.) — Raunié a reproduit une estampe de Millin et donné le texte des trois inscriptions. (Op. cit., U U, p. 390-394.)


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