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mes dans ane tle de la Seine, voisine de cette église ; le plus jeune d’entre eux avait alors dix*huit ans, se sentant mortellement blessé, il dit ces dernières paroles : « Amy, je renye Dieu, je suis mon. » (Cf. le S’ de la Noue au XI P discours ^) En disant ces mots, il rendit son âme impie. Voilà ce qu’on apprend dans les cours aujourd’hui, jurer par tous les membres de Dieu, le renier lui-même, tel est le fait d’un courtisan, et toutes les langues démangent de prononcer de jolies expressions comme « per Dieu, » « ventre Dieu, » « tripe Dieu, » « teste Dieu, » « verm Dieu, »’etc., et j’en passe des meilleures. Henri III, malgré les protestations de ceux qui les disaient indignes d’une sépulture chrétienne, leur fît élever ces monuments tnerveilleux avec des statues faites à leur image ; Dorât, le poète du roi, composa les épitaphes qu’on peut lire dans Corrozet’.

A peu de distance de l’élise Saint-Paul est la demeure de l’am- bassadeur d’Espagne, c’était alors Bernardin de Mendoza, ancien gouverneur des Pays-Bas et ancien ambassadeur en Angleterre, son train de maison considérable égalait presque celui d’un roi. Un hôtel voisin, situé sur le bord de la Seine, est habité par l’am- bassadeur de Venise, c’était alors un membre de la famille Nava- gero. A la nuit tombante, nous traversâmes la Seine pour rega- gner notre logis.

g juillet. — Accompagné de Carrion, je suis sorti par la porte Saint-Antoine et j^ai parcouru le faubourg, il est habité par les bouilleurs de cervoise. La célèbre abbaye de Saint- Victor a été fondée par Charles le Chauve, dit-on’ ; sa bibliothèque est extré-

ftirent détruits par le peuple ameuté ea i589. Rabel {op. cit, fol. 107) a con- servé un dessin du tombeau de Maugiron ; les inscriptions très longues sont dans les épitaphiers manuscrits. (Bibl. nat., ms. fr. 32341, p. 119-122 ; ms. fr. 32345, p. 333-341.)

I. Discours politiques et militaires du seigneur de La Noue, nouveilement recueillis et mis en lumière. (Paris, ibSy, in-4% p. 242-260 : « De la rnuhi* plicité des querelles particulières et des abus qui s’y commettent qui ont grand besoin de reformation. Douriesme discours, i)

2« Corrozet, Antiquité^, éd. x386, fol. 37, et Rabel, Ibid., fol. 107.

3. On sait que c’est seulement Louis VI qui fonda l’abbaye de Saint-VIc* tor. (Luchaire, Louis VI le Gros, Annales de sa vie et de son règne^ n* 160.) — Sur les travaux de râection des bâtiments au temps de François I**, voir le journal de Pierre Driart, publié par M. Bournon dans le tome XXII (1895} des Mémoires de la Sœ. de VHist. de Paris, p. 67 et suiv. ; sur des arcades, derniers vestiges de l’abbaye, ^oir Commission du vieux Paris. Procès^vet^ baux, 1899^ p. Il S.






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