Page:Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/295

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schisteux ancien, et surtout le granite du Fatravelka et du Fatramala, et plus loin le grand îlot des montagnes anciennes du Tatra d’avec la chaîne schisteuse des montagnes de Lipcs.

D’un autre côté, le grès carpathique, avec son calcaire, continue à former tous les bords de la vallée de l’Arva[1], et constitue, plus au nord, cette partie des Carpathes, qui porte le nom de monts Beskides. Les observations suivantes mettent ce fait hors de doute. Ainsi, en remontant de Silein la vallée transversale de Kiszucza, et se portant ensuite à l’est vers Sol, Ujsole, Polhora, Mutne, aux monts Pilska, Beskitek et Babiagora, de Polhora par Babin à Arva, et de là jusqu’à Malatina, M. Lill n’a rencontré que du grès carpathique. Voici les détails qu’il donne :

À Ossadnicza, on remarque des grès quarzeux et des agglomérats à cailloux primaires ; vers Sol, les marnes dominent avec quelques couches de calcaire compacte, veiné, et un peu siliceux. Il y a près de ce lieu une source salée hydro-sulfureuse, sourdant d’un gravier alluvial, couvert de tourbe et d’argile. On y a fait un puits sans résultat. Près d’Ujsol et Polhora, les couches arénacées et calcaires sont contournées, et çà et là ferrugineuses. Entre Ujsol et Polhora, on rencontre de nouveau les marnes schisteuses rouges, vertes et noirâtres, les grès et les calcaires. Entre Mutne et Polhora, les mêmes roches sans calcaire ont une stratification très tourmentée.

À une lieue au sud-ouest-sud du mont Babia Gora, et une lieue à l’est de Polhora, il y a une source salée hydro-sulfureuse. On y a creusé de 1809 à 1810 un puits qui n’a pas réussi : on n’y a traversé que du calcaire argilo-siliceux, du grès et de la marne, et on s’est arrêté dans une argile compacte noire[2].

De Polhora jusqu’au-delà de Slanicza, les couches de grès carpathique inclinent au sud. Les marnes rouges et verdâtres ou bleuâtres deviennent abondantes dans la montagne de Pryslop, entre Babin et Arva, château situé sur du calcaire carpathique, qui a entre deux et quatre cents pieds d’épaisseur, et est lié avec celui de Budina, de Turdosin et de Trztenna.

Depuis les hauteurs de Malatina, on saisit bien la liaison des crêtes des hautes montagnes des comitats de Trentschin, d’Arva et de Liptau.

Depuis le mont Koza-Skola, près de Zazriva, la chaîne de calcaire secondaire ancien paraît se lier avec le haut mont Kotsch, tandis qu’entre Parnicza et Krolowau se trouve la plus grande largeur du groupe granitique du Fatra-Mala.

La même chaîne calcaire passe au-devant de Malatina ; c’est un calcaire foncé ou gris-clair, avec des masses schisteuses ou argiloides. Il renferme un banc imprégné assez fortement de fer oxidé pour être exploité.

  1. Pour les détails, voyez le Journal de géologie, vol. I, p. 129.
  2. Cette observation et celle faite à Sol sont importantes en ce qu’elles servent à faire apprécier à sa juste valeur l’idée de ceux qui croient que le grès carpathique recèle du sel ; on a confondu des sources hydro-sulfureuses avec des sources salées. A. B.