Page:Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la Podolie et le grès secondaire des Carpathes. Ce sont en général des alternats horizontaux peu durs ou tendres.

Étendue. Ces dépôts couvrent tout le bassin, à l’exception de quelques petites localités ou de quelques vallées et gorges qui permettent de voir la craie ou les roches intermédiaires. Les alluvions occupent surtout la partie méridionale du bassin de la Vistule, tandis que le sol tertiaire s’étend principalement dans le bassin plus considérable du Dniester, si l’on en retranche toutefois les endroits couverts d’alluvions fluviatiles. Les dépôts tertiaires se perdent de nouveau vers la Volhynie, sous le sable des Steppes ; mais ils reparaissent encore une fois au nord de la Vistule, dans les environs de Chmelniki et de Pinczow.

Caractères généraux de composition. Le sol tertiaire, à l’exception des alluvions formées par voie mécanique, est composé de dépôts calcaires et arénacés, dont les premiers sont plus développés supérieurement et les seconds inférieurement, et qui se lient par alternances. Le groupe calcaire comprend encore çà et là des masses gypseuses qui terminent, dans quelques lieux du bassin, la série tertiaire, et n’y sont plus couverts que d’alluvions anciennes. La partie inférieure du groupe arénacé contient de nombreuses couches de végétaux entassés et changés en combustibles. Dans ce bassin, on n’observe point dans les couches tertiaires ces débris grossiers de roches anciennes qui indiquent ailleurs des momens de bouleversement et de transport extraordinaires ; la nature des roches calcaires et arénacées y fait présumer des dépôts formés par des mouvemens ou charriages moins violens, quoique propres à y rendre les alternats très fréquens. Pendant cette période assez tranquille a pu vivre une nombreuse création de mollusques.

Roches. Les roches tertiaires principales sont peu nombreuses, ce sont toujours des sables, desgrès, des argiles marneuses et du calcaire. Les différens dépôts sont caractérisés par la prédominance de l’une de ces roches, ou par leurs alternances répétées. Le sable et le grès occupent le plus de place ; ils sont en général à grains fins, et ce dernier s’endurcit quelquefois très fortement. L’argile est feuilletée, rarement assez pure pour être presque plastique, et à l’ordinaire unie à du sable ou du calcaire. La roche calcaire varie beaucoup, et est quelquefois divisée en parties globulaires.

Minéraux. Ces roches ne contiennent en minéraux étrangers que des grains verts, quelques morceaux d’ambre, un peu de soufre, et très rarement de la pyrite, du fer argileux, du silex corné et pyromaque, une espèce d’argile smectique ou de savon de montagne, du spath calcaire, des écailles de mica, et des débris de bois carbonisé.

Masses subordonnées. Leurs amas subordonnés se réduisent à du gypse[1]

  1. C’est ici l’occasion de dire que M. Boué croit devoir y placer aussi le sel de la Gallicie, que l’auteur met dans le grès secondaire des Carpathes, d’après son relevé fait en 1826 et 1827.