Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/123

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La division de la propriété ne s’y prêterait pas. — Beaucoup de petits propriétaires sont leurs propres fermiers. Les autres donnent leurs terres à des colons ; ils en partagent les produits avec ceux-ci, dans des proportions variables, et reçoivent, en sus, des redevances ou faisances, consistant surtout en œufs, volailles et quartiers de porcs.

C’étaient les voies de communication qui manquaient à ce fortuné pays, où la vie restait à bon marché, précisément parce qu’il n’avait pas les mêmes facilités qu’aujourd’hui pour le transport quotidien de ses produits alimentaires vers les grands centres de consommation de la contrée.

D’ailleurs, nous vivions encore sous le régime des foires et des marchés périodiques, où l’abondance habituelle des denrées offertes en vente maintenait la modération générale des prix.

VOIES DE COMMUNICATION.

Dans le « Terrefort », — on distingue par cette qualification, du terrain mouvant des Petites Landes, celui du reste de l’arrondissement, le sol argileux des chemins vicinaux était défoncé par le passage des charettes à bœufs, très chargées. Par les temps de pluie, les chemins devenaient des cloaques de fange visqueuse. Dans les temps secs, les rebords des ornières profondes, cuits par un soleil torride, se transformaient en écueils. Aucune voiture suspendue ne pouvait circuler sur de telles voies de locomotion.

Pendant la saison mauvaise, les cavaliers, pour ne pas être abîmés de boue par le pataugis de leurs montures,