Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/292

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nommé dans plusieurs départements, optait pour la Seine-Inférieure, fut fixée au 16 septembre, et s’opéra sans difficulté, malgré la valeur du candidat girondin se portant contre lui : M. Compans, ancien Premier Avocat Général à la Cour Royale de Bordeaux, aussi peu républicain, certes, que possible.

Mais, la quadruple réélection du Prince Louis-Napoléon dans les départements qui l’avaient nommé déjà le 4 juin, et le renommèrent à de plus fortes majorités ; son acceptation, et le vote de l’Assemblée Nationale décidant, malgré les protestations violentes du citoyen Clément Thomas, bien revenu de sa modération printanière, que Le Président de la République serait nommé directement par le Pays, vinrent accentuer encore l’entraînement de la grande majorité de nos électeurs des campagnes, vers ce prétendant, si redouté des républicains véritables.

La session du Conseil Général se tint en octobre, sans le moindre incident politique.

À Paris, un remaniement du Ministère (13 octobre) mit le portefeuille de l’Intérieur aux mains de M. Dufaure. Ce nouveau Ministre tenait le premier rang au Barreau de Bordeaux, avant de devenir un Homme d’État, et je le connaissais par mon beau-père, M. de Laharpe, dont il avait été locataire. Il me fit proposer la Préfecture du département de la Charente-Inférieure, qu’il représentait, et, par les raisons ci-dessus dites, je me hâtai de décliner cette offre flatteuse.

Aussi bien, l’Assemblée Nationale achevait-elle, enfin, la Constitution que sa mission était de faire. Quand son vote fut définitif, le 4 novembre, un décret du 28 octobre fixait déjà l’élection du Président de la République, au 10 décembre.