Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/320

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Aux environs de Draguignan, un énorme bloc de pierre calcaire, horizontalement posé sur deux autres, qui lui servent de piliers, à la façon des dolmens druidiques, et que les paysans appellent : « la peyre de la Fade (la pierre de la Fée), est considéré comme un monument celtique. Cette origine est invraisemblable, dans une contrée où l’établissement, très ancien, de la domination romaine s affirme de toutes parts.

La tradition place sur les bords de l’Arc, entre Pourrières (Var) et Trets (Bouches_dueRhône), le champ de bataille où Marius tailla les Ambrons et les Teutons en pièces. On montre, à Pourrières même, les fondations d’un monument romain consacrant le souvenir de cette victoire.

La route militaire conduisant d’Italie en Espagne, par le littoral de la Méditerranée, la voie Aurélienne, avait six étapes dans le Var. La première, après Nicæa (Nice) : Antipolis (Antibes) ; les suivantes : ad Horrea (Auribeau) ; Forum Julii (Fréjus) ; Forum Voconii, dont l’emplacement est près du Cannet du Luc, sur les bords de l’Argens ; Matavonem, devenu Cabasse, et Turrim (Tourves).

Un embranchement de la voie Aurélienne, partant du Muy, passant par Draguignan et Ampus, se dirigeait sur Riëz (Basses-Alpes), pour gagner le centre de la Gaule.

Des bornes miliaires, retrouvées sur beaucoup de points, confirment ces indications.

On voit, dans nombre de communes, des vestiges de l’occupation romaine, notamment, des inscriptions tumulaires. Mais, à Fréjus seulement, subsistent des mo-