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Page:Mémoires du maréchal Joffre (1910-1917) T.1.pdf/201

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mémoires du maréchal joffre

eux par plusieurs lignes transversales de manœuvre permettant l'exécution de variantes. En particulier, la transversale Dôle, Dijon, Paris, Creil, Tergnier pourrait effectuer des dérivations d'une ligne de transport sur une autre en arrière des gares régulatrices. Une partie des éléments disponibles pourrait être amenée sur un point quelconque de cette transversale soit par la ligne du Paris-Lyon, soit par celle du Bourbonnais, soit même par la ligne Toulouse-Paris.

Pour arriver à réaliser les conditions de souplesse à donner aux débarquements, conditions qui avaient été exposées comme je l'ai déjà dit dans les bases du plan, le 4e Bureau proposait encore de ne plus régler à l'avance le dispositif exact de débarquement ; celui-ci serait déterminé par les Commissions régulatrices et les officiers de cantonnement dans la zone d'action des gares régulatrices. Les zones de concentration pourraient être ainsi reculées ou avancées à volonté entre la ligne générale Laon-Soissons, Reims, Troyes, Dijon, Besançon et un front marqué par le cours de la Meuse en aval de Pagny et celui de la Moselle en amont de Toul. En outre, dans la zone de concentration de leurs armées, les généraux commandant les armées auraient la latitude de faire varier les débarquements de manière à modifier l'orientation et l'articulation du dispositif de leur armée pour l'adapter à leurs projets particuliers en fonction des conditions fixées par mes propres directions.

Il n'y avait qu'à approuver ces propositions et à prescrire aux divers bureaux de l'état-major de l'armée de passer à la confection de toutes les instructions et de tous les documents d'exécution.

Grâce à l'activité déployée par l'état-major de l'armée, très intelligemment actionné par le général Belin, ce gros travail matériel put être terminé le 15 avril 1914, et le 1er mai tous les documents étaient en place. Cependant le général Belin me demanda de faire exécuter une inspection générale du territoire pour s'assurer que tout était en ordre. A la suite de cette inspection il me rendit compte le 1er juin que tout état prêt.