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Page:Mémoires du maréchal Joffre (1910-1917) T.1.pdf/447

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mémoires du maréchal joffre

« Je ne désespère pas pourtant d'arriver à 30 000 coups dans trois semaines, quatre ou plus.

« En tout cas, les fers sont au feu. Nous aurons une seconde réunion, samedi, des industriels qui vont employer leur semaine à s'assurer les concours indispensables.

« De votre côté, je vous demande instamment de prendre toutes les mesures pour éviter autant que possible le gaspillage.

« J'insiste sur la nécessité de faire ramasser par des corvées ou par les habitants moyennant prime, sur le champ de bataille, les douilles.

« Je vais demander le renseignement relatif aux munitions pour les Anglais et les Russes.

« Vous aurez reçu avant cette lettre les réponses à vos diverses communications. J'espère que vous en aurez eu satisfaction.

« Ma pensée est sans cesse près de vous, et de nos admirables troupes, et ma confiance est sans réserve.

« Affectueusement vôtre

« A. Millerand »[1].


En attendant la réalisation du programme que m'annonçait le ministre, je pris immédiatement des mesures :

Je réduisis la dotation des armées à 200 coups par pièce. Le reliquat des approvisionnements constitua une réserve à ma disposition, dont je pouvais jouer pour faire face à des situations imprévues.

A plusieurs reprises, j'insistai auprès des armées pour leur enjoindre d'éviter le gaspillage de nos précieuses munitions.

Je fis des prélèvements de munitions de 75 sur les approvisionnements des places de l'Est, du Havre, de Dunkerque et du camp retranché de Paris[2].

  1. Dossier strictement personnel du général commandant en chef les armées de l'Est. Cahier I. Pièce 45
  2. Cette mesure nous permit de récupérer une trentaine de lots (1 lot = 6 000 coups.)