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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 1 1882.djvu/69

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Trente-trois, et s’occupait de diriger quelques dévotes, entre autres, une madame Chaumont, mère de M. de la Galaizière, alors chancelier de Lorraine. Malgré la dévotion extrême dont il faisait profession, et que j’ai toujours dû croire bien réelle, et malgré l’opinion peu favorable qu’il avait de la mienne, il prenait toujours beaucoup d’intérêt à un élève de sa maison, qu’il avait, disait-il, formé.

M. de la Galaizière, chancelier du roi de Pologne, avait deux fils : l’un, maître des requêtes et de mon âge ; l’autre, destiné à l’état ecclésiastique et moins âgé de dix ans.

Il était question de suivre les études de ce jeune homme pendant sa philosophie, sa théologie et sa licence, pour en faire un évêque, comme il l’est devenu depuis. L’abbé de Sarcey persuada à la bonne femme, que j’étais précisément l’homme qu’il lui fallait, pour faire de son petit-fils une lumière de l’église. Il me présente, je suis agréé. Je quitte la Sorbonne pour aller au collège du Plessis avec mon élève, ayant 1,000 liv. d’honoraires, logé, nourri, et désormais à l’abri du besoin.

Je ne trouvai dans ce collège, destinés à la même carrière que mon élève, l’abbé de Broglio, depuis évêque de Noyon ; le prince Louis de Rohan, depuis cardinal et évêque de Strasbourg, et son frère Ferdinand depuis archevêque de Bordeaux et ensuite de Cambrai ; l’abbé de Cicé, depuis arche-