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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 1 1882.djvu/95

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vagues de cette allégorie ne peuvent pas porter également sur tous ceux qui y sont désignés.

Au reste, je serais fort à plaindre si j’étais obligé de discuter toutes les inductions et les allusions qui peuvent déplaire aux auteurs critiqués. Ainsi, monsieur, ne nous arrêtons pas à cette note qui est au bas d’une Année littéraire, et qui n’est pas digne de votre ressentiment. Convenons que ce qui excite vos plaintes est l’histoire même des Cacouacs, l’extrait que Fréron en a fait, celui que le même journaliste a donné de votre traduction de Tacite dans une autre feuille, les Petites lettres sur de grands philosophes, et en général le grand nombre de critiques, satires ou libelles, comme il vous plaira de les nommer, dans lesquels l’Encyclopédie est attaquée, et surtout le reproche d’irréligion et d’autres imputations aussi graves, qui vous paraissent tomber tant sur vous que sur vos amis. C’est à cela que vous êtes sensible, et je n’en suis pas surpris. Je n’ai connu aucun homme de lettres ni aucun philosophe qui portat l’indifférence jusqu’à n’être pas vivement touché des critiques, même en matière de goût, et à plus forte raison de celles dont vous vous plaignez. Voici sur cela mon unique réponse.

Je suis affligé des chagrins que vous causent les critiques, tant de Fréron que des autres. Je voudrais que rien ne troublât la satisfaction que vous donnent vos succès, et que vous pussiez jouir en paix de votre réputation, la seule récompense digne