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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 2 1882.djvu/53

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CHAPITRE XXVII.


La Cause des Pères. Élections de l’an III, 1795. Nouveaux ouvrages politiques et littéraires.

Après mon écrit en faveur des enfans et héritiers des condamnés, j’entrepris de défendre une autre cause du même genre, celle des pères et mères, aïeuls et aïeules des émigrés, atteints par diverses lois cruelles.

On avait formé au sein de la Convention le projet atroce de mettre, dès l’instant même, la république en possession de la part du bien de tout père et mère, aïeul et aïeule, qui pouvait revenir par succession à chacun de leurs enfans émigrés.

Selon ce plan, la nation héritait dès à présent des pères et mères encore vivans, leur prenait autant de parts qu’ils avaient d’enfans émigrés, les chassait de leurs habitations, en leur donnant ; au lieu de leurs terres et de leurs maisons, des rentes sur le grand-livre de la république, etc.

Le premier écrit par lequel j’ai combattu cette grande injustice est la Cause des Pères, brochure de cent douze pages in 8°, publiée en mars 1795, où je discute le projet, donné par le représentant Chazal, de la loi spoliatrice dont je viens de faire connaître les dispositions. Je n’en laisse subsister