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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 2 1882.djvu/54

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aucune, et, en relisant mon écrit de sang-froid, je suis toujours étonné que les preuves claires et simples que je fournis de l’injustice du décret proposé, mises avant la décision sous les yeux de l’assemblée, n’aient pas déterminé la Convention (car à cette époque elle régnait encore) à rejeter ou à modifier du moins cet infâme projet. Mais j’ai dû cesser depuis de m’étonner, lorsqu’après avoir appuyé ce premier écrit de cinq ou six autres, mes nouveaux efforts sont restés également inutiles.

À cet ouvrage le représentant Chazal, auteur du rapport, opposa dans le Journal de Paris du 6 floréral an III (25 avril 1795) quelques explications en autant de sophismes, et à la tribune de la Convention, dans la séance du 8, quelques injures pour moi, grossières jusqu’au ridicule. Je répondis aux unes et aux autres par un écrit intitulé : Observations sur un article du Journal de Paris, et Réponse aux reproches du représentant Chasal. Ce petit ouvrage est du mois de mai 1795.

Peu de temps après, la Convention ayant adopté, presque sans discussion, le projet de décret de Chazal, j’attaquai cette décision par un nouvel écrit encore plus étendu que le premier ; je l’intitulai : Supplément à la Cause des Pères.

Quoique j’eusse à peu près traité la matière à fond dans la Cause des Pères, je vins à bout de ne pas me répéter. Mon écrit est divisé en quatre parties : la première est formée d’exemples individuels des injustices qu’entraîne l’exécution du décret,