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Page:Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture, tome 2, 1854.djvu/124

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prince son fils, duc de Chartres, à présent régent du royaume.[1]

L’exemple de ces princes fut bientôt suivi de la plupart des personnes des plus distinguées de la cour et de la ville ; et à peine pouvoit-il suffire au grand nombre de portraits où on l’engageoit chaque jour. Entre autres, il fit pour lors, en 1690, ceux du prince Philippe de Savoie et de la princesse de Carignan, sa sœur, à présent nommée la princesse Louise de Savoie.

M. Mignard étant devenu premier peintre du roi, par la mort de M. le Brun, en cette même année 1690, et voulant donner son portrait à l’Académie, en qualité de directeur perpétuel, pria Rigaud de le peindre. Ce portrait est dans la principale salle de l’Académie royale, à côté de celui que Rigaud avoit déjà fait de M. Desjardins, son meilleur ami, un des plus savants sculpteurs de ce siècle, et renommé par le superbe monument de la place des Victoires.

On seroit trop long si l’on vouloit nommer ici tous les savants hommes dans les arts, sciences et belles-lettres, que Rigaud a peints par pure générosité, et par le seul cas qu’il fait du mérite et de la vertu : du nombre desquels sont les trois plus fameux poëtes de ce siècle, MM. Despréaux, la Fontaine et Santeuil. Ces trois portraits sont dans le cabinet de M. Coustard, conseiller au parlement.

Le prince royal, à présent roi de Danemark, voulut se faire peindre par lui avant de partir de Paris en 1693. Le portrait est en grand. M. le Prince, fils du grand Condé, le fit venir à Versailles en 1694, pour peindre M. le duc de Bourbon, son fils. Le portrait est de sa hauteur, groupé d’un maure qui lui porte le manteau ducal. Ce tableau a huit pieds de haut ; il est dans l’appartement de Chantilly.

  1. La date 1716 est ici en marge.